2022 : quelles perspectives pour l’emploi ?

O p t i m i s m e ! 

 

C’est le mot clé du marché de l’emploi en ce début d’année !

 

2021 s’est achevée avec 500 000 demandeurs d’emploi en moins. Au premier trimestre 2022, le taux de chômage, dans la poursuite de sa baisse, s’établira à 7,7 %. Il devrait même atteindre les 7,6 % au second trimestre.

 

Toujours en 2021, 63% des offres proposées l’ont été en CDI.

 

Pour 2022, les indicateurs révèlent que huit entreprises sur dix sont confiantes quant à l’évolution de leur carnet de commandes. Cette confiance se traduit par leur intention de recruter un cadre au moins (67% des grandes entreprises ont cette perspective, soit une progression de +12 points par rapport à 2021).

 

Les entreprises ont envie de recruter. Les Cadres en poste sont également très actifs et à l’écoute du marché (en 2021, 31% d’entre eux ont fait acte de candidature à une offre d’emploi).

 

Tous ces chiffres laissent à penser que le record de 280 000 embauches de Cadres réalisées en 2019 pourrait bien être battu. 

 

 

Des disparités sectorielles

 

Bien que des disparités sectorielles subsistent toujours, le marché de l’emploi maltraité par deux ans de crise sanitaire, semble en proie à un effet « rebond ». Après les restrictions, la soif des entreprises pour le recrutement de collaborateurs est bien là.

 

Les secteurs qui cherchent le plus en France sont :

 

L’industrie de la santé, dont la filière pharmaceutique représente 125 000 personnes en France métropolitaine, peine à trouver des candidats (d’après le Leem, 4 000 offres seraient disponibles à ce jour). Entre la relocalisation de la fabrication de médicaments sur le territoire et les 4 200 départs à la retraite prévus d’ici 2025, les besoins sont réels. 

 

Dans le secteur du soin, l’hôpital (public, privé non lucratif et privé) s’appuie sur 354 000 infirmiers et 287 000 aides-soignants. 10% de ces postes seraient actuellement vacants. 

 

D’après la FHF, près de 30% des postes de Médecins hospitaliers ne sont pas pourvus du fait de la pénurie de candidats.

 

Le service à la personne et le BTP sont des secteurs traditionnellement pénuriques ; les raisons de ces pénuries ne sont pas difficiles à imaginer : métiers difficiles, physiques, insuffisamment valorisés… 

 

Pour ce qui concerne le BTP, s’ajoutent également les récentes difficultés d’approvisionnement de matériaux.

 

L’industrie – au sens large – voit ses besoins en main-d’œuvre augmenter en raison notamment de l’émergence de nouvelles filières liées à l’environnement, comme l’éolien offshore (ses grands chantiers actuels et ses futurs projets de « parcs » éoliens) et l’énergie solaire (en Occitanie, le photovoltaïque devrait créer au moins 4 000 emplois d’ici cinq ans).

 

L’hôtellerie-restauration, secteur mis à mal ces deux dernières années, doit se réinventer pour attirer de nouveaux candidats. En effet, pas moins de 34 000 personnes quitteraient ces métiers, pour se reconvertir, après cinq ans de pratique.

 

L’informatique enfin, toujours à la pointe ! entre intelligence artificielle, big data, cyber-sécurité, réalité virtuelle… ce sont près de 60 000 offres dans le domaine de l’informatique sur le site de Pôle Emploi (15.2.2022).

 

En 2022, en ce qui concerne les métiers, en plus des besoins listés ci-dessus, si vous êtes dans la comptabilité, ce sera votre année ! Il est tout à fait probable que face à toutes les complexités administratives liées à ces deux années de pandémie – chômage partiel, versement d’aides et fin de celles-ci – les Chefs d’entreprises aient un besoin renforcé d’être accompagnés.

 

Recrutements : attention, tensions !

 

Tous ces bons indicateurs ne doivent pas occulter une certaine inquiétude de la part des entreprises conscientes que la difficulté à recruter de nouveaux collaborateurs reste toujours prégnante. D’après le baromètre de l’Apec du 1er trimestre 2022, elles sont 78% à envisager ces difficultés !

 

78% d’entreprises à estimer que le marché de l’emploi est passé d’un marché de sélection de candidats à un marché de séduction de ces derniers.

 

La carence de profils, contraint les entreprises à revoir leurs prétentions à la baisse. Que ce soit en termes de niveau de rémunération ou de de compétences techniques, les entreprises, pour résister à la concurrence du marché de l’emploi, doivent parfois intégrer des collaborateurs moins expérimentés et moins qualifiés que ce que prévoyait leur grille d’exigences.

 

Difficultés qui encouragent de plus en plus les entreprises, pour se faire épauler, à faire appel à un cabinet de recrutement.

 

La hausse des opportunités permet aux Cadres de gagner en confiance et d’appréhender plus sereinement leur mobilité. Ce sont les Cadres de moins de 35 ans les plus enclins à changer d’entreprise en 2022. Et comme chaque début d’année, ces changements devraient se trouver stimulés par les résultats des évaluations professionnelles et les perspectives d’évolution proposées. 

 

Les entreprises risquent d’être ralenties dans leur développement par les difficultés à recruter de nouvelles ressources. Même si paradoxalement, Cadres seniors et jeunes Cadres issus des « quartiers » se trouvent une fois encore confrontés à un phénomène de discrimination, cette année pourrait s’apparenter à une période où saisir sa chance devrait revêtir tout son sens. 

 

E. Cocault