Des chiffres, et encore des chiffres
10 000 pas, IMC idéal, additifs, gluten, calories, 30 minutes par jour, 5 fruits et légumes par jour… force est de constater que notre quotidien est soumis à une avalanche de chiffres liés à notre santé et notre bien être.
Ces chiffres que l’on pouvait retrouver dans nos magazines – qu’ils soient télévisuels ou écrits - se retrouvent désormais dans une multitude d’applications pour smartphone.
Entre les applications sportives, celles pour les intolérants, celles scannant la composition de nos produits alimentaires (et cosmétiques) préférés, vivre en deviendrait parfois anxiogène et culpabilisant.
Les applications sportives, souvent affiliées à de grandes marques d’équipements sportifs ou pré-enregistrées sur le smartphone, permettent de nous concocter des programmes personnalisés en footing, marche nordique, fitness ou encore natation. Elles permettent aussi de nous fixer des challenges et des objectifs qu’il est ensuite possible de partager avec son réseau. On n’aurait presque plus besoin de partir faire un footing avec ses ami(e)s, puisque de toute façon, on leur enverra nos « perfs » une fois revenus à la maison.
Le poids, le gras et le sucre sont également surveillés par nos smartphones. Certaines applications proposent de scanner notre assiette pour obtenir en un temps record les conseils d’un diététicien. Avec la souscription d’une offre ciblée, nous pouvons même recevoir des menus personnalisés pour être certains là encore d’atteindre nos objectifs minceur !
La composition de quasiment tous les produits agro-alimentaires peut être analysée par différentes applications qui en un clin d’œil estimeront que le paquet de madeleines pur beurre que vous venez d’acheter est « mauvais ».
Il en est de même pour les produits cosmétiques eux aussi décortiqués jusque dans leurs moindres molécules.
Il apparait évident que nous consommateurs, sommes demandeurs de ce genre d’applications, car dans un contexte de scandales alimentaires et sanitaires, de protection de l’environnement et de recherche du mieux pour notre santé, savoir ce que contient ce cordon bleu ou ce shampoing démêlant nous permet sans doute d’arbitrer sur des produits plus en phase avec nos convictions. Voire même de changer nos habitudes de consommation.
Serions-nous néanmoins prêts à communiquer à notre assureur tout un ensemble de données concernant notre hygiène de vie pour bénéficier d’une remise sur notre contrat d’assurance ? Toujours est-il que cette option est désormais proposée par certaines compagnies.
Des applications citoyennes
Au-delà de certaines applications gadget (bien que toutes celles décrites ci-dessus ne le soient pas !), d’autres se sont développées avec pour motivation de sauver des vies.
Comme cette application dont l’objectif est de mettre en relation un « citoyen-sauveteur » avec une personne en arrêt cardiaque afin de lui réaliser un massage cardiaque (ou de procéder à une défibrillation) dans l’attente de l’arrivée des secours. Formé ou pas ce « citoyen-sauveteur » est de toute façon guidé par le SAMU qui reçoit l’appel de la personne en détresse et sollicite par SMS un citoyen référencé sur l’application. Si ce dernier accepte d’intervenir, il sera alors guidé par l’application pour atteindre la victime en quelques minutes à pied.
L’intérêt de cette application : une intervention dans les 3 minutes sur une victime d’un malaise cardiaque augmente ses chances de survie de 70%.
Depuis sa création en février 2018, cette application recense 341 316 citoyens sauveteurs, plus de 2609 déclenchements et 79 vies sauvées.
Cette autre application recense quant à elle les défibrillateurs présents partout dans le monde (environ 120 000 appareils répertoriés). Le programme propose aux utilisateurs inscrits les 10 défibrillateurs les plus proches de leur position afin qu’ils puissent intervenir le plus rapidement possible. Application qui peut être enrichie par le signalement des appareils non encore enregistrés. Pour être vraiment complète, cette application propose un guide pour l’utilisation correcte d’un défibrillateur et rappelle les gestes qui sauvent.
La Croix Rouge a elle aussi développé son application permettant de se former aux gestes qui sauvent. Ainsi, vous saurez comment agir en cas de malaise cardiaque, mais également en présence d’une personne qui s’étouffe ou qu’il convient de mettre en position latérale de sécurité.
Des applications ont également pour vocation de faciliter le quotidien des personnes malvoyantes ou aveugles. Grâce à une communauté mondiale, la technologie met en relation bénévoles voyants et utilisateurs confrontés à la perte de leur vision pour le choix d’un vêtement, la préparation d’un repas, la lecture d’une date de péremption sur des produits alimentaires…
Dès qu’un utilisateur malvoyant ou aveugle demande de l’aide via l’application, cette dernière envoie une notification aux bénévoles, en prenant soin de bien mettre en relation des personnes de même langue maternelle et situées dans le même fuseau horaire.
Le premier bénévole qui accepte la demande est connecté à l’utilisateur via flux vidéo et audio permettant ainsi à ces deux personnes de trouver une solution à la demande émise par la personne malvoyante ou aveugle.
La taille de la communauté de bénévoles est telle (plus d’un million de volontaires sont enregistrés à ce jour dans plus de 180 langues) que la plupart des demandes d’aides sont relayées en 30 secondes !
Les utilisateurs peuvent solliciter l’aide d’un bénévole autant de fois qu’ils le souhaitent chaque jour, ce qui leur permet de pouvoir gagner en autonomie sur des gestes du quotidien sans devoir attendre la présence physique d’une personne voyante.
D’autres applications permettent également à toutes et à tous de suivre une grossesse, les rappels de vaccins ou encore de consulter plusieurs dizaines de milliers de fiches décrivant les caractéristiques de médicaments.
Conclusion
Il existe une multitude d’applications dont le but est de nous aider à améliorer notre état de santé et notre bien être. D’autres nous aident également à naviguer dans la complexité des compositions des produits issus de l’industrie agro-alimentaire et cosmétique.
Friand de nouvelles technologies ou pas,
Sportif ou non,
Inquiet un peu, beaucoup, pas du tout… ou tout simplement consommateur averti, chacun peut trouver l’application qui lui convient et en faire usage comme bon lui semble.
Emmanuelle Cocault