Au même titre que leur engouement pour le développement durable et le « verdissement » de leur image, nombre de PME et grands groupes se targuent de s’attacher au bien-être de leurs collaborateurs au travail. Et c’est tant mieux !
Loin des « Temps modernes » de Chaplin ou des œuvres de Zola, et même si de nombreux métiers restent encore pénibles à exercer, l’amélioration des conditions de travail dans les pays riches est incontestable ; grâce notamment à la mécanisation des tâches dans la sphère de la production matérielle (agriculture, industrie, BTP) ou au développement des moyens bureautiques dans toute la sphère périproductive (services aux entreprises, finance, services de réseaux).
Toutefois, lorsque l’on pousse les portes des bureaux ou des usines, force est de constater que le bonheur n’est pas toujours au travail !
Quand la pression des objectifs, la surveillance des managers, le chronométrage des pauses, la crainte du licenciement… agissent comme autant de rouleaux compresseurs sur le psychisme (et le physique) des salariés, on se dit qu’un peu de bienveillance ne serait pas du luxe !
De plus en plus de structures se dotent d’une démarche RSE pour laquelle les objectifs environnementaux, sociaux et éthiques sont parfois difficiles à faire cohabiter avec les enjeux purement économiques. Mais il est vrai, que les uns ne vont pas sans l’autre !
Est-ce une raison néanmoins pour laisser la souffrance s’installer dans le travail ? est-ce une raison pour en arriver à banaliser cette dépression qu’est le burn-out (et le bore-out) liée aux conditions d’emploi rencontrées par certains salariés ?
Des organisations ont compris tout l’enjeu d’un management bienveillant. Tous les bénéfices aussi, puisque la notion économique ne peut être décorrélée du monde de l’entreprise.
Cette bienveillance au travail à quoi ressemble-t-elle ?
Réglons tout de suite la question de la performance : une équipe heureuse, avec un sentiment de sécurité fort, un lien social réel entre les collaborateurs et les managers est capable de se dépasser et d’augmenter sa productivité.
C’est tout d’abord une stratégie (hé oui nous sommes quand même dans le monde du travail !), une stratégie RH dont les objectifs sont de mettre en lumière le potentiel d’un individu plutôt que ses manques, de favoriser le positif au détriment du négatif.
Sans pour autant garantir la bienveillance en entreprise, certains axes peuvent la favoriser.
Respecter ses collaborateurs, les responsabiliser, définir clairement le rôle et les actions de chacun, gérer la concurrence, voire même les conflits s’il y a lieu, permet de créer une atmosphère de travail sereine et épanouissante.
Faire que chacun se sente bien au travail. Faire que chacun ait envie d’avancer dans l’équipe, pour l’équipe.
Cela passe aussi par des comportements tellement évidents que ça en est surprenant : politesse, empathie, reconnaissance constituent le terreau fertile d’une culture de la bienveillance. La bienveillance ne ressemblerait-elle pas, par certains aspects, à ce que l’on appelle aussi l’éducation… qui permet d’apporter de la sérénité dans les rapports humains.
Dans certaines entreprises, comme il y avait à faire en termes de bienveillance, le métier de Chief hapiness officer a vu le jour avec (parfois) la lourde tâche de garantir le bienêtre de tous dans l’entreprise !
Des palmarès des entreprises dans lesquelles il fait bon travailler ont également vu le jour !
La bienveillance s’inscrit dans une démarche d’accompagnement et de savoir-être.
Nous sommes tous différents. Notre émotivité n’étant pas la même, il est probable de ressentir un décalage entre ce que l’on ressent et ce que l’on vit. Mais ne perdons pas de vue qu’un collaborateur qui se sent « mal traité » n’a qu’une idée en tête : partir vers de nouveaux horizons plus sereins, plus bienveillants.
Et justement, même au moment d’un départ, il est tout à fait possible d’en assurer la gestion avec bienveillance.
Cette notion de bienveillance entre collaborateurs / managers, doit aussi se retrouver dans les relations collaborateurs / collaborateurs, avec ses clients ou ses prestataires.
Afin que celle-ci soit un cercle vertueux qui améliore la qualité de vie au travail et réduit par conséquent les risques psychosociaux.
Peut-être même que l’on gagne beaucoup plus à être bienveillant en entreprise qu’à être compétitif ou égoïste ?
Attention tout de même, être bienveillant ne signifie pas pour autant que l’on exclut l’exigence et la fermeté… être bienveillant n’implique pas non plus que l’on entre dans une relation « copain-copain ». Nous ne sommes pas encore au pays des Bisounours !
E.C.