« Pour 2019, je vois, je vois…. »

Allez, laissons de côté la boule de cristal et le talent divinatoire de Madame Irma et tâchons de décrypter les différents indicateurs relatifs à l’emploi des cadres pour l’année à venir.

 

Selon les derniers chiffres évoqués dans LES ECHOS du 15 février 2019, et dans les médias en général, le taux de chômage en France est à son niveau le plus bas depuis 2009, touchant néanmoins 8,8% de la population active. Dans le même temps, le taux de chômage des cadres devrait avoisiner les 3,5% de la population active.

 

Cette baisse du chômage, qui semble profiter aux jeunes actifs, devrait également impacter les recrutements de personnel cadre.

 

En effet, si l’on se réfère également à la dernière étude publiée par l’APEC (4è trimestre 2018) et au nombre d’offres en ligne sur le site CADREMPLOI faisant état de près de 12 000 postes à pourvoir, dont plus de 9 000 en CDI (chiffres relevés le 20.02.2019), les prévisions de recrutement de cadres semblent s’envisager sous les meilleurs auspices.

 

Avec un taux de chômage historiquement bas et des prévisions de recrutement d’un niveau élevé pour les cadres sur les deux prochaines années - les chiffres évoquent plus de 281 000 embauches de cadres sur 2019 , soit une hausse de 6% par rapport à 2018 - ces derniers ne peuvent qu’envisager leur avenir avec optimisme !

 

Certaines régions devraient largement bénéficier de cette progression. En tête de peloton, l’Ile-de-France qui pourrait concentrer près de la moitié des recrutements, mais également la Nouvelle Aquitaine (entre +5% et +14%), l’Auvergne-Rhône Alpes et les Pays-de-Loire (entre +2% et +11%).

 

L’analyse sectorielle de ces différentes données fait la part belle aux domaines de l’informatique et des télécommunications, mais aussi à l’ingénierie et la R&D et aux activités de conseils aux entreprises.

 

Dans ce contexte, il est à souligner que 85% des entreprises évoluant dans le secteur de l’informatique peinent à recruter des profils toujours plus pointus et expérimentés pour faire face notamment aux évolutions numériques.

 

La hausse des embauches de cadres entre 2017 et 2018 devrait donc se consolider en 2019 si l’on considère l’optimisme affiché par les entrepreneurs en septembre dernier et si l’on se réfère aux dernières prévisions de l’APEC, prévisions reprises et analysées par LES ECHOS du 20 février.

 

Bon optimisme légèrement rafraîchi par l’estimation de la Commission européenne au sujet du taux de croissance de notre PIB qui pourrait passer de 1,5% en 2018 à 1,3% en 2019 (LES ECHOS du 11 février 2019).

 

En effet, même s’il n’est pas possible de démontrer la complète interaction entre une croissance forte et des embauches en nombre, misons sur la théorie de l’économiste Arthur Okun, qui pour la première fois en 1962 a émis l’hypothèse d’une « relation linéaire empirique entre le taux de croissance et la variation du taux de chômage ».

 

Prévisions de croissance en baisse en 2019, mais croissance quand même ! Et si l’on se réfère aux trois scénarios envisagés par l’APEC – entre une croissance installée, une croissance en baisse et une croissance élevée – les prévisions d’embauche des cadres devraient se maintenir voire même augmenter. D’autant qu’un ralentissement dans les embauches affecte en général et prioritairement les contrats d’intérim.

 

Autre paramètre à prendre en compte, celui des besoins en recrutement des entreprises pour répondre à la demande de leurs clients ou faire face tout simplement au remplacement de leurs cadres sénior partant à la retraite.

 

En conclusion, si certains secteurs évoqués précédemment tirent largement leur épingle du jeu, d’autres secteurs comme la banque et l’assurance ou encore le médico-social marquent le pas.

 

Sans oublier que les cadres de 45 ans et plus lorsqu’ils se retrouvent au chômage, sont toujours confrontés à de plus grandes difficultés pour effectuer leur retour à l’emploi. Retour à l’emploi d’autant plus compliqué si les hypothèses évoquées par l’APEC étaient revues à la baisse.