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Le 8 novembre 1994, première démonstration de télémédecine sur un patient admis à l’Hôpital Cochin à Paris. En effet, ce patient a passé un examen de scanner aux rayons X dans l’appareil situé à Paris, sous le contrôle et le pilotage d’une équipe de Médecins présents à l’Hôtel Dieu de Montréal.

 

En 2001, une opération de téléchirurgie a été réalisée par un chirurgien situé à New York sur une patiente hospitalisée à Strasbourg.

 

En 2017, le rapport de la Cour des comptes pointait la France comme faisant partie des cinq derniers pays de l’UE dont la prescription médicale électronique sécurisée de médicaments et de dispositifs médicaux n’était pas opérationnelle.

 

Et enfin, depuis le 15 septembre 2018 et après 10 ans d’expérimentations, tous les médecins, quelle que soit leur spécialité, peuvent proposer à leurs patients une consultation de télémédecine.

 

Ce qui nous apparaît comme une révolution dans la relation médecin / patient a donc déjà fait ses preuves depuis plusieurs décennies au Canada notamment, mais également au Danemark, territoire au sein duquel le dossier patient numérique est généralisé depuis le début des années 2000 ce qui a eu pour effet de « booster » le développement de l’exercice de la télémédecine.

 

Par télémédecine, on entend la pratique de la médecine à distance par le biais des technologies de l’information et de la communication.

 

La télémédecine regroupe cinq actes différents :

  • la téléassistance médicale : intervention d’un expert auprès d’un professionnel de santé,
  • la télésurveillance : interprétation de résultats par un professionnel de santé,
  • la téléexpertise : un médecin peut solliciter l’avis d’experts,
  • la téléconsultation : consultations à distance,
  • la régulation médicale : premiers diagnostics pour des urgences.

 

L’ensemble de ces actes est soumis à un arsenal juridique visant à encadrer les échanges entre patient et médecin, permettant également une sécurisation des données confidentielles du dossier médical.

De prime abord lorsqu’on pense télémédecine, on pense zones rurales au cœur desquelles le déficit de médecins devient de plus en plus dramatique. Mais certaines grandes agglomérations sont elles aussi touchées par la difficulté pour de nombreux patients d’accéder à certains praticiens. Six patients sur dix auraient déclaré avoir déjà renoncé à consulter un professionnel de santé en raison de délais d’attente jugés trop longs.

Les actes de téléconsultation peuvent améliorer l’accès aux soins pour les résidents en EHPAD et les détenus en centre pénitencier.

De même, nos concitoyens expatriés qui peuvent se trouver confrontés à des délais d’attente dans l’obtention d’un avis médical ou qui ont besoin d’explications lors de leur prise en charge médicale vont s’orienter vers la télémédecine et voir leurs démarches facilitées tant en termes de diagnostic que de coût.

 

Face à l’allongement de la durée de vie, avec comme corollaire une augmentation du nombre de patients atteints de pathologies chroniques, le développement de la télémédecine peut constituer une réelle réponse au maintien à domicile dans des conditions sécurisées. Ceci implique dans certains cas bien sûr qu’un personnel de santé – infirmière, pharmacien ou kiné – puisse les épauler lors de leurs consultations médicales à distance.

 

Dans cette optique de développement de la télémédecine, des cabines de téléconsultation voient le jour dans des structures dédiées, telles que les maisons médicales, les pharmacies ou dans d’autres lieux plus atypiques comme cette ancienne grange aménagée tout récemment en espace de téléconsultation dans une petite commune de l’Essonne.

 

Du côté praticiens, la plupart estiment déjà pratiquer la médecine à distance puisque 68% des Généralistes et 59% des Médecins spécialistes communiquent avec leurs patients par le biais du téléphone ou du mail dans le cadre d’analyses de résultats d’examens par exemple ou de rédaction d’ordonnances. 76% des Généralistes pensent que la télémédecine peut intervenir en amont d’une consultation en cabinet et permettre ainsi au patient de devenir acteur de sa santé.

Les Echos du 27 mars 2019 évoquent le chiffre de près de 8000 téléconsultations remboursées depuis l’ouverture du dispositif et sa prise en charge par la Sécurité Sociale il y a 6 mois. Sans doute plus favorables à cette évolution de leur métier, ce sont les Médecins généralistes qui arrivent en tête avec 40,2% d’actes facturés, viennent ensuite les spécialistes (32,2%) et les centres de santé (19,9%).

 

En conclusion, tout semble fin prêt pour que les actes de télémédecine se développent en France.

 

Reste certains verrous psychologiques à faire sauter que ce soit du côté praticien ou patient. Même si 1 patient sur 2 affirme être prêt à consulter un médecin via la télémédecine, il est néanmoins incontestable qu’une consultation médicale en face à face revêt un caractère humain qu’une consultation à distance ne propose pas.

Autres inquiétudes, légitimes elles-aussi et liées aux risques de piratage des informations médicales stockées sur les serveurs dédiés.

 

Le recours à la téléconsultation permettra-t-il de diminuer réellement les délais d’obtention d’un rendez-vous sur certaines spécialités en tension ? Qu’elle soit réelle ou virtuelle, une consultation exige un médecin disponible.